UE-sommet Paris prêt à se contenter du gel du rabais britannique
La France est apparue prête à de nouvelles concessions, vendredi soir dans les négociations sur les perspectives financières européennes, qui étaient dans l'impasse au sommet de Bruxelles.
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Une source dans l'entourage du président Jacques Chirac a indiqué qu'un simple gel du rabais britannique, sans réduction progressive, serait un "compromis" insuffisant mais admissible. S'il n'y pas d'accord vendredi soir, a indiqué ce responsable français, "ce sera à cause des Britanniques mais je considère que ce serait dramatique".
Ce gel du rabais britannique était vendredi au coeur du blocage des négociations entre les 25 chefs d'Etat et de gouvernement sur les perspectives financières 2007-2013. Paris et Berlin veulent la suppression à terme de ce rabais en vigueur depuis 1984 et d'un montant de 4,6 milliards d'euros annuels en moyenne. La présidence luxembourgeoise propose de le geler, sans le diminuer pour autant. "Je trouve que c'est insuffisant, mais comme tous les compromis, il faudra admettre qu'il ne convient pas à tout le monde", a indiqué sous couvert de l'anonymat cette source française, alors que la séance plénière, interrompue pour laisser la place à de multiples entretiens bilateraux, était repoussée à 20h00 (18h00 GMT).
Dans la matinée, le président français Jacques Chirac avait estimé que "la proposition de la présidence (luxembourgeoise) sur un plafonnement du chèque britannique est encore insuffisante". "Nous devons prévoir une réduction plus substantielle et le réexamen du financement du budget après 2013 devra prévoir la disparition du chèque", avait-il affirmé. Le Royaume-Uni a avancé comme une des conditions d'un accord la garantie d'un réexamen complet du budget européen pour le mettre à l'heure du 21ème siècle, ce qui signifierait à coup sûr une réduction massive des dépenses agricoles.
Le rabais britannique, s'il n'est pas gelé, atteindrait environ 7 milliards d'euros en moyenne par an sur l'exercice budgétaire commençant en 2007. Autre geste français : Paris admet désormais qu'il sera "légitime" de discuter de l'enveloppe des aides agricoles pour la période après 2013, l'accord conclu en 2002 sur la politique agricole valant jusqu'à cette date.
Cette source française s'est déclarée incapable de prédire l'issue de ce sommet. "Je n'exclus pas du tout l'hypothèse qu'il n'y ait pas d'accord ce soir, mais j'en suis un peu moins sûr qu'hier soir", a-t-elle indiqué. "Les Européens commettraient une très grave erreur de ne pas s'entendre sur les perspectives financières" qui, si un accord devait être reporté, ne pourraient entrer en vigueur en 2007 comme prévu, selon cette source. Ce responsable français a jugé que l'Europe accuse "une vraie crise". Interrogé sur l'ampleur de cette crise, il l'a qualifiée de "forte magnitude".
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